05/03/2015
Alphabetville Marseille
Alphabetville est un espace de recherche, d’expérimentation, de création et de diffusion sur les rapports entre langage, écriture et média, et dont les réalisations se matérialisent sur divers supports technologiques. Alphabetville est présidé par Rémy Fenzy est animée par sa fondatrice Colette Tron
Les medias numériques dans ses différentes formes d’expression artistique occupent une place privilégiée au cœur de ces activités.
Structure de production pour des œuvres multi-media et de diffusion par des programmations, Alphabetville est aussi un laboratoire articulant pratique et théorie de l’art et de la culture, particulièrement dans le contexte des technologies numériques. Il s’exerce en confrontant artistes, auteurs, chercheurs, intellectuels, opérateurs culturels et public, dans la perspective d’élaborer un espace public critique.
Les objets et les manifestations proposés se présentent dans une variété de media et de formes - multimédia, projections, archives audiovisuelles, ressources web, rétrospectives, rencontres thématiques, conférences, débats, publications...
Par ailleurs, les membres d’Alphabetville et ses collaborateurs sont régulièrement invités ou sélectionnés pour intervenir dans des rencontres, colloques ou festivals.
Projets :
Vers un art de l’hypercontrôle /Sous la direction du philosophe Bernard Stiegler
Alphabetville avec l’Ecole supérieure d’art d’Aix-en-Provence et l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Pompidou
Bernard Stiegler développe l’idée que nous sommes entrés dans l’époque de l’hypercontrôle, rendue possible par les technologies numériques, les systèmes de big data, de traces et autres automatismes, et qui sont omniprésents dans les développements et applications technologiques « hyperindustriels ». Dispositifs qui nous suivent autant qu’ils nous guident dans nos comportements, et qui constituent selon lui un processus de désintégration sociale. En référence à Gilles Deleuze, Stiegler pose aujourd’hui le défi d’un « art de l’hypercontrôle » comme thérapeutique, ou « pharmacologie positive ». Cela dans la perspective d’une politique de l’invention, en art, et dans toutes les formes de savoir. Il s’agit donc de proposer les cadres d’une recherche, d’actions, d’expérimentation et de création, articulant pratiques et théories de l’art, modes d’organisations et actions politique et culturelle.
Sommet international « Critical making » 2015
Alphabetville avec HONF (Jogjakarta, Indonésie)
Le chercheur Matt Ratto, qui a inventé l’expression « critical making » en 2007, décrit la pratique comme « un désir de signalisation pour relier théorie et pragmatisme, deux modes d’engagement au monde qui sont souvent distincts - la pensée critique, généralement comprise comme base conceptuelle et linguistique, et le « faire », travail physique sur le matériau". Cette notion s’inscrit dans la nécessité d’engager une réflexion critique sur la culture, l’histoire et la société à l’échelle mondiale dans le cadre du développement technologique actuel. Lors du sommet international « critical making », en lien avec la notion de fabrication critique, proposant de considérer dans la pratique tout autant le faire et le penser comme éléments constitutifs de cette « alterfabrique » - pensées et actes critiques, mais aussi théorisation quasi anthropologique – il s’agira d’appréhender le contexte de la transformation des formes de production induites par les technologies numériques et les appareils et machines, ou objets techniques, qui la structurent, dans une démarche consistant à envisager les prémices d’une conception renouvelée de l’art et du geste artistique, de son sens, de son implication sociale et de ses perspectives économiques.