Poésie électronique

Aujourd’hui, la question du montage cinéma et vidéo est trop souvent traitée sous son seul aspect technique. C’est oublié un peu vite les expériences pratiques et les débats théoriques qui foisonnèrent dans les années 20. Il s’agissait alors de penser le montage comme moyen susceptible de rendre possible un nouveau traitement de la réalité, une nouvelle manière de la saisir dans ses composantes, ses oppositions et ses contradictions, une nouvelle façon de la montrer, donc d’agir sur elle.
La création vidéo, si elle ne veut pas être un simple objet de divertissement ou de performance technologique, doit reprendre à son compte les questionnements philosophiques, poétiques et politiques de ces temps révolutionnaire et les adapter aux enjeux contemporains.

Interactivité
Petite pilule pour la Folie, Opérette en 36 tableaux de Guido’Lu (duo) (Belgique, 2001/02)
CD interactif
CD-ROM réalisé à partir des mêmes images et sons du film portant le même titre.

Photographic diary de Jimmy Owenns (France, 2001/02)
CD interactif
Journal intime et interactif de l’humain.

Dispositif
FemLink, vidéo-collage international, est à l’origine une idée de deux artistes, CM Judge (USA) et Véronique Sapin (France), en 2005. Leur désir : créer un lien à travers le monde entre les artistes vidéo femmes et leur travail. La règle est simple : une femme artiste vidéo par pays ; un thème simple librement interprété (le premier fut « Fragilité », le second, «  Résistance ».
Resistance de Maria Papacharalambous (Chypre, 2007) 2’10
Creation de Rokshad Nourdeh (Iran, 2007) 2’10
Residus de Cagdas Kahriman (Turquie, 2007) 1’40
The « we » game de Véronique Sapin (France, 2007) 1’50
Resistancia de Sabrina Montiel-Soto (Vénézuela, 2007) 1’50
Amour de Evgenija Demnievska (Serbie et Montenegro, 2007) 1’40
Irresistible de Prilla Tania (Indonésie, 2007) 1’20
Resistance de C.M. Judge (USA, 2007) 1’20
Stop the clock de Nicoletta Stalder (Suisse, 2007) 1’50
The chair de Anna Malagrida (Espagne, 2007) 1’40
Résist de Yun Aiyoung (Corée, 2007) 1’50
Weave de Ali Savolainen (Finlande, 2007) 1’50
Blood of me de Esperanza Collado (Irlande, 2007) 1’
Quantum vacuum de Giuliana Cuneaz (Italie, 2007) 2’
The dance of Louise de Rachida Azdaou (Algérie, 2007) 2’
Permit of stay de Maria Rosa Jijon (Equateur, 2007) 2’10
Desist / Insist / Persist / Resist de Kai Syng (Singapour, 2007) 0’20
Resistance de Petra Bauer (Suède, 2007) 2’05
Sisifa de Graciela Taquini (Argentine, 2007) 1’20

Programmation

[à l’endroit-du début à la fin-positif] (1) (2) (3) (4 ) (5) de David Lasnier
(France, 2006) 0’53, 1’09, 1’05, 2’24, 1’01
Data Dance ≠1 de Jenni Meredith (Angleterre, 2003) 2’05
Vidéo danse expérimentale pour un danseur et son corps virtuel.
Raid Line de Rokhshad Nourdeh (Iran/France, 2006) 2’
Performance sur une ligne.
Light experience de Victoria Ilushkina (Russie, 2007) 11’55
Expérience d’interaction du mouvement et de la lumière. Passage à travers le temps et l’espace… Composition muisicale « Cherviak » de V. Volkov et F. Fedorov.
Uncle Cluck de Allan Brown (Canada, 2007) 4’30
« Les poules sont bonnes pour deux choses : pondre des œufs et le barbecue » Uncle Cluck. VO anglais

Totinouï de Marc Mercier (France, 2007) 13’
Le 8 janvier 2007 est mort à Rome le grand poète électronique Gianni Toti. Ce vidéo-poème lui rend un hommage en convoquant quelques unes de ses grandes sources d’inspirations tels que les poètes Velemir Khlebnikov ou Vladimir Maïakovski…

Trionfo della morte et mort sans triomphe avec danses macabres
de Gianni Toti (Italie, 2002) 23’
La dernière vidéo de Gianni Toti.
Le triomphe de la mort selon le titre donné aux fresques du campanien de Pisa (1300-1340) par le grand peintre toscan Buomanico di Buffalmacco, ami de Giovanni BOCCACCIO a été terminé dans une synthèse qui en reporte le sens ! Et surtout le sens du « penseur macabre » dans lequel on retrouve une étrange image du penseur rodinien (oui ! le sculpteur de la pensée Auguste Rodin) dans l’au-deçà, pas dans l’au-delà de sa vie…
Dans une singulière caverne platonique, le penseur macabre re-vit les fresques du Triomphe de la Mort, de l’Enfer (et du Diable) et du Jugement Universel. Fresques auxquelles s’ajoutent les images grotesques (burlesconiennes aussi ?) des danses macabres qui dans le millénaire passé ont été l’illustration privilégiée du conflit entre les chevaliers courtois du jardin raisonné et de l’idéologie irraisonnable de l’Eglise catholique (et des autres religiolutions !).
Entre les images parodiques, des diableries cruelles des fresques montrent les musiques, les chansons et les danses macabres, des défilés burlesques qui portent à la mise à feu du Diable !
Les cosmotéistes accompagnent la naissance dans le chaosmos, en 3 D, de la constellation macabre du penseur, qui est notre métaphore et métonymie du Troisième Chant-Cri et en réalité, la Mort du Triomphe. Il n’y a plus Le Triomphe de la Mort, et malheureusement, pas même le Triomphe de la Vie.