20/10/2009
Communautés et réseaux internationaux de création
CREA NUMERICA 09
Participants : Alexandre CASTONGUAY (ARTENGINE Network), Ricardo MBARKHO (YASMIN Network), Achillekà KONGUEM et GENOVA (BLENDER Community), Horia COSMIN SAMOILA (GHOST LAB), Marika DERMINEUR (UPGRADE ! Network), Abdo NAWAR et Claudine DUSSOLLIER (RAMI Network), Jean-Marie DALLET et Frédéric CURIEN (SLIDERS LAB).
Une table-ronde organisée dans le cadre de Créa Numérica, s’est tenue sur le thème des communautés et réseaux internationaux de création.
Suite à un tour de table où chacun des intervenants a présenté sa structure (certains donnant des précisions sur les conditions de la création numérique dans leur pays respectif), le débat s’est axé autour d’une problématique centrale concernant la durée de vie d’un réseau et la question de son autonomie par rapport aux structures qui le mettent en place et le nourrissent.
H. COSMIN SAMOÏLA dit prendre une approche visant à atteindre l’autonomie du réseau, et donne l’exemple du Spectra Investigation Collective, un groupe de chercheurs et de penseurs qui a élaboré une cartographie des financements et bourses. Le débat s’est alors orienté vers la question : est-il possible et souhaitable de tendre vers l’autofinancement des réseaux ?
Le réseau consiste en un partage de connaissances et de compétences pour atteindre un objectif précis, certes en accordant des libertés d’action restreintes, ce qui, selon J.M DALLET, maintient la dépendance du réseau aux membres qui le font vivre, l’indépendance serait alors rare et difficile à atteindre.
Les intervenants ont ensuite abordé la question du phénomène de normalisation d’un réseau. Le réseau est-il actif ou réactif ? GENOVA s’est appuyé sur l’exemple de BLENDER, une communauté autour de logiciels libres, qui tend vers la cohésion de ses membres et a élaboré ses propres règles de fonctionnement
Partant de cette réflexion sur la structuration d’un réseau, sa pérennisation et son autonomie par rapport aux structures qui le composent, J.M DALLET a pris l’exemple du réseau des ECM (Espaces Culture Multimédia) en France. Le label ECM a disparu au bout d’une dizaine d’années mais le réseau est toujours actif, reste à voir si la liste de diffusion demeurera active si le service du ministère qui s’en charge, disparaît. C. DUSSOLLIER a ensuite donné l’exemple du réseau RAMI qui s’est construit de fait par la participation des structures partenaires à des projets et workshops. Ses membres entretiennent la dimension concrète du réseau par des projets, des rencontres et des workshops ainsi que l’aspect virtuel par l’alimentation et la mise à jour de sa plate-forme Internet. C. DUSSOLLIER a alors précisé qu’il existe différentes natures de réseaux. Ceux-ci dépendent de la volonté et des choix effectués par les membres du réseau et le mode de fonctionnement privilégié en son sein. Le réseau en ligne YASMIN comme l’a aussi rappeléR.MBARKHO fonctionne sur une communauté d’intérêt, fondée sur la mise en commun et l’échange entre artistes et scientifiques souvent basés dans des universités et les centre de recherche de par le monde. Il nécessite peu de moyens financiers, juste un serveur et des modérateurs bénévoles qui prennent en charge l’animation de thèmes de discussion.
L’effondrement de la bulle Internet au début des années 2000 a bouleversé le monde du numérique en provoquant une crise des financements des projets reliant arts et sciences.
Par exemple, au Canada les fonds ont chuté ; en France, les collectivités ont pris le relai et le secteur de l’art numérique connaît à présent une période de croissance, un début de visibilité et de compréhension publique ainsi qu’une mutation économique. Au Liban, selon A. NAWAR, le financement de la culture croît, toutefois lentement, et la plupart des acteurs du secteur local sont financés pas des organisations internationales, des initiatives privées ou des universités. Les intervenants ont alors insisté sur l’importance des réseaux transversaux, qui permettraient d’aborder de nouvelles problématiques que ni les scientifiques, ni les artistes, ni les philosophes … peuvent aborder seuls.
Il s’agirait ainsi de nouveaux champs paradigmatiques nécessitant une certaine ouverture que seul un travail en réseau transversal semble pouvoir assurer.